video : l-h remy sur l’antilibéralisme

a lire avec attention avant de la visionner

Cette vidéo, jai hésité à la diffuser sur internet, car pour le grand public elle ne me semblait pas assez probante. Sur l’insistance de quelques amis, je me résous à la proposer tout de même.

Elle résume de plus de vingt heures de conférence sur ce sujet primordial qu’est l’antilibéralisme. En novembre 2003, pendant une semaine je fis le point de trente ans de travaux et d’études consacrés à ce sujet. Après avoir "traqué", redécouvert, lu et médité les auteurs antilibéraux, j’en vins à bien cerner cette affaire et pouvoir en transmettre l’essentiel.

Ce travail n’avait jamais été réalisé. M. Emile Poulat[1] avec lequel j’eus l’occasion de m’entretenir longuement, en comprit l’importance au point d’écrire dans son livre Un objet de science, le catholicisme, Bayard 2001, actes du colloque : Le catholicisme étudié depuis maintenant un siècle est-il vraiment un objet de science ? Jusqu’où peut aller le regard scientifique. En l’honneur d’Emile Poulat, plus de trente scientifiques font le bilan de leurs recherches, page 282, lors de son intervention finale au colloque, en Sorbonne, des 22-23 octobre 1999 :

"…Mon gros travail sur La Sapinière demeure un coup de projecteur isolé sur une histoire de l’intégrisme laissée dans une obscurité à peu près complète, en Italie, mais aussi bien en Europe et aux Amériques. Pensons que sur l’antilibéralisme catholique en France, nous n’avons rien d’équivalent à la thèse de J.-B. Duroselle sur Les débuts du catholicisme social en France : un amateur a pourtant pu se constituer une bibliothèque de 30.000 volumes[2]. On pourrait faire une seconde thèse sur les déformations et les incompréhensions qui résultent de cette lacune".

Ainsi à la fin de sa vie, l’universitaire le plus compétent dans ce domaine1 avouait être passé à côté de l’essentiel : l’antilibéralisme.

Oui, le combat antilibéral est le combat principal. Il définit deux camps irréconciliables et constamment en conflit. Il faut lire les chapitres 53 et 54 de la Conjuration antichrétienne de Mgr Delassus pour tout comprendre. Dans Maurras tournons la page[3], m’appuyant sur l’expérience de 200 ans, j’ai expliqué en quelques lignes (voir annexe 1 ce texte quelque peu modifié) son importance et la stérilité de toute autre conclusion.

J’ai écrit : combat ! En effet, se dessine très rapidement une grille "amis-ennemis", qui de la part de nos ennemis, s’accompagne de "coups de crosse" d’une violence maligne pas du tout naturelle. J’ai vu cet acharnement contre le marquis de La Franquerie, contre Jean Vaquié, contre la Société Barruel, etc. et je l’ai vécu personnellement plusieurs fois, quand voulant défendre la vérité, j’ai vu se lever un déchaînement diabolique.

A présent, tout le nécessaire est prêt pour faire une thèse sur ce sujet. C’était mon rêve, mais je n’en ai plus l’âge. Je souhaite qu’un plus jeune s’en charge, un clerc surtout, un vrai antilibéral, qui veuille former de vrais antilibéraux. Je n’en vois pas aujourd’hui un seul capable d’une telle croisade. Il faut un homme de principe, ne vivant que pour le vrai et le bien, un homme tout centré sur la volonté de Dieu, ne recherchant que cette volonté de Dieu, ne voulant que vivre de cette volonté de Dieu, et ne vivant que pour le service de cette volonté de Dieu.

* * *

Cette vidéo a donc ses limites.

Malheureusement, les conclusions obligatoirement rapides - 19 heures de conférence supprimées ! - peuvent paraître excessives : dans les 19 heures supprimées, je développais et expliquais ces conclusions, par des exemples pris sur le vif lors du combat de la Tradition, avec forces détails sur les "combattants". C’était la partie la plus vivante et la plus probante. Rien ne remplace le vécu !

Veuillez donc réserver votre jugement si tel ou tel passage vous semble mal fondé.

N’oubliez pas dans vos prières l’auteur de ce travail opiniâtre.

Louis-Hubert REMY, le 24 novembre, en la fête de saint Jean de la Croix.


ANNEXE I : Trois écoles[4]

…Après le châtiment révolutionnaire, s'élaborèrent trois sortes de réactions pour essayer de restaurer la société en ordre, deux connues, la troisième moins, celle dite, l'école antilibérale.

Celle-ci commence à Mirari Vos (1832) et finit à la mort de saint Pie X (1914). Depuis 20 ans, une petite équipe l'a redécouverte avec beaucoup de difficultés et d'obstination, exhumant pas moins de 200 personnes, clercs et laïcs de très grande qualité, auteurs de 1500 ouvrages de première importance sur 70 thèmes essentiels. Combattue, conspuée, étouffée, enterrée, et même ridiculisée, l'école antilibérale semble avoir travaillé en vain.

EH BIEN ! NON. Cette école, la seule vraiment et complètement catholique et contre-révolutionnaire gagnera. Tout lui donne raison, et demain tout sera jugé et condamné à son aune.

Ses écrits font la joie des quelques privilégiés qui les lisent et se passionnent pour cette œuvre. Quand ils comparent les discours de ces vrais maîtres, armés des meilleurs principes, avec ceux des autres écoles, ils sont étonnés par la différence de qualité dans l'analyse, le jugement, les solutions : Maurras, par exemple, leur paraît maintenant un enfant brouillon, vaniteux, médiocre et inintelligent, - et de même ses fidèles -. Ils ont compris que les deux autres écoles étaient très limitées et surtout stériles. Elles l'ont prouvé depuis 200 ans.

Les arguments de raison : dans une société en ordre, il n’y a que le Gouvernant et les gouvernés. La politique, qui est la troisième partie de la morale[5], est l’art de gérer la cité. Cet art, comme tout art, demande une énorme compétence. C’est le fait des gouvernants, et d’eux seuls. L’homme est fait pour être gouverné, pas pour gouverner (l’observation de tous les jours le confirme). Chacun à sa place assume le plus vertueusement possible ses devoirs d’état, personnels, familiaux, sociaux. C’est bien suffisant.

En France, de par la volonté divine, le gouvernant est le roi. Un roi choisi par Dieu. L’aristocratie (l'élite) fait exécuter les ordres royaux ; elle est parfois (mais rarement) vraiment gouvernante. Elle est comme tout le reste de la nation, gouvernée, et tous ses membres ne font jamais de politique au sens moderne. La société a fonctionné ainsi pendant 1300 ans environ. La Révolution a fait croire (et fait toujours croire) aux gouvernés qu’ils sont devenus gouvernants. C’est la pseudopolitique[6]. Les gouvernés n’ont jamais eu aucun pouvoir, mais on oblige tous ces gouvernés à s’exciter à longueur d’années sur une prise de pouvoir future ou sur une obligation de participer à la vie politique. Le seul acte qui leur est imposé, car il n’y en a pas d’autre, est celui de voter[7]. Voter, non pas comme en chrétienté où un groupe social, dont les membres se connaissaient, choisissait parmi eux celui qui en serait le chef ou le supérieur, mais aujourd’hui pour le candidat choisi par un parti.

Car les gouvernés ont été divisés en parties et les vrais gouvernants actuels, qui sont occultes, créent et tiennent toutes les parties par des partis. Et les élus sont tenus : ils obéissent, non pas à leurs électeurs, mais aux chefs de leur parti. S’ils désobéissent, ils n’ont plus l'investiture nécessaire lors de l’élection suivante.

Les partis sont bien sûr dirigés par les financiers. Ce qui fait que depuis deux cents ans le vote ne sert à rien. Tout est mensonge. Le seul vrai pouvoir est celui des financiers[8]. Et ce sont les mêmes financiers pour tous les partis. Le vote n’est qu’une communion au système démo(n)cratique[9].

L’argument historique : 200 ans d’échec prouvent qu’en aucun cas la solution ne se trouve dans les urnes.

Pire, les esprits sont tellement déformés qu’on veut faire croire que le pouvoir temporel est le pouvoir des laïcs, et que le pouvoir spirituel est le pouvoir des clercs, alors que le pouvoir temporel est celui du Gouvernant, le Roi, le pouvoir spirituel, celui des évêques unis au Pape. Avec de telles erreurs d’esprit révolutionnaire, on passe son temps à écrire des articles et des livres dangereux. On rentre bien dans le système démo(n)cratique moderne qui oblige à ne penser qu’à cette inversion : de gouvernés devenir des gouvernants. C’est la pseudopolitique : bêtise et orgueil.

L'école contre-révolutionnaire est la plus connue. Elle est plutôt intellectuelle, s'attachant aux problèmes philosophiques, à la pseudo formation intellectuelle d'une élite[10] qui rêve et ne fait rien de plus que lire et parler. On la retrouve surtout dans les milieux universitaires parisiens et les salons de province. Ses membres se réunissent une ou deux fois l'an et après quelques discours, parfois intéressants, se donnent rendez-vous à la prochaine. Ils se croient contre-révolutionnaires[11] !

La deuxième école fait plus de bruit. Elle pourrait s'appeler L'École activiste. Elle parle d'action politique. Elle en parle, mais ne fait rien (parce que l'ennemi en place a tout verrouillé et lui empêche toute véritable action). Elle en parle, surtout depuis cent ans. Elle n'a pas vu depuis, que son "action" était impuissante et que dans les faits, elle était limitée à une petite troupe de lecteurs, de causeurs, de colleurs d'affiche, d’activistes, de manifestants de rue. Les quelques rares élus qu'elle a parfois, n'ont aucun pouvoir et n'en auront jamais[12]. De meetings en réunions, elle entretient quelques troupes dans un rêve de prise du pouvoir au plus haut sommet, rêve éternellement déçu, car la "res publica" ne fonctionne pas comme cela.

Cette école comprend les diverses troupes des partis dits de droite, l'Action Française, les différents groupuscules royalistes, la Cité Catholique et les petits groupements qui en sont issus (Action familiale et scolaire, Sous la bannière, Chrétienté-Solidarité, Renaissance Catholique, Civitas), etc. Ne connaissant pas les principes ou ne les approfondissant pas, ils s'en prennent aux mauvais effets des décisions révolutionnaires, et vont ainsi de défaite en défaite. Tout tourne autour de petits bulletins et de projets de formation d'une élite, qui demain… !

Le pouvoir en place s'en sert et s'en moque complètement.

Avant d’aborder celle qui détient seule toute la vérité, soulignons que ces deux premières écoles sont libérales : elles mélangent à quelques vérités des erreurs graves. Elles présentent pour celui qui cherche la vérité, le plus grand danger ;

1° parce qu’elles ne sont pas la vérité ;

2° parce qu’elles essaient d’occulter la seule école de vérité et souvent y parviennent ;

3° quand elles ne peuvent occulter l’école de la vérité, elles la combattent ouvertement, surtout dans ses membres et avec une violence qui n’a rien de naturel ;

4° elles ne vont jamais jusqu’à la vérité.

Ce sont des hommes de la deuxième "classe d’hommes", dénoncée par saint Ignace dans les Exercices (voir Annexe II à suivre).

Ces deux écoles sont des plus dangereuses, car elles n’ont que les apparences de la vérité, mais appartiennent à l’ennemi. Ce dernier ne se trompe pas, il ne combat fermement que l’école antilibérale et ses défenseurs.

L'école antilibérale n'est apparemment pas plus efficace, mais elle a compris qu'on ne doit pas rêver d'action politique, puisque le problème politique ne peut être résolu par les gouvernés (même les élus n'ont aucun pouvoir). Elle sait que le problème politique n'est qu'une affaire de gouvernants, une affaire entre Notre-Seigneur Jésus-Christ et Satan.

Et qui choisit le Gouvernant ? Qui choisit le candidat éligible ? Tout le problème est là.

Ses disciples savent que la Révolution cache ses vrais gouvernants, insaisissables donc et donc impossibles à renverser, derrière des présidents, ministres, députés, élus postiches, sans aucun pouvoir. Dans la démo(n)cratie tout est mensonge. Et nos milieux, mal formés, manipulables par des chefs bien souvent liés au vrai Pouvoir, ne s'en prennent toujours qu'aux apparences. La meilleure preuve en est qu'ils refusent l'enseignement des vrais maîtres et n'ont de cesse que de combattre – et avec quelle violence ! - ceux qui voient clair. Nous en sommes témoins et victimes.

Ces antilibéraux ne sont pas démo(n)crates. Ils n'ont pas la prétention de choisir un gouvernant, même un prétendant. Ils attendent un roi désigné par Dieu et non par eux. Ils savent quels sont les vrais amis, les vrais ennemis. Ils ont compris la trahison des Bourbons et le juste châtiment de Dieu.

Les arguments surnaturels :

La société chrétienne avait le souci du salut du plus grand nombre[13]. La société moderne fondée sur la démo(n)cratie cherche à damner le plus grand nombre.

Pour ce faire, la Révolution mit Jésus hors-la-loi. A ce mot d’ordre, il n’y a qu’une réponse : le Christ-Roi de France, réponse qui correspond au message de sainte Jeanne d’Arc, de sainte Marguerite-Marie, du Cardinal Pie, de saint Pie X, etc. Seul le NOM "au-dessus de tout NOM" triomphera du "NOm serviam".

Il est Roi de France. Il veut régner sur la France et par la France sur le monde. C’est Lui qui choisira Son Grand Monarque, Son LieuTenant.

Donc l’école antilibérale n’admet aucune compromission avec aucune tentation politique, ce ne serait que du pseudopoliticisme. Pour ces catholiques un seul devoir politique : prier Dieu pour que Son Nom soit sanctifié. Ainsi, Son Règne pourra arriver, et nous pourrons vivre dans un monde où Sa Volonté sera faite.

Souvent formés par les Exercices de saint Ignace, les antilibéraux croient aux deux étendards, aux deux cités, à la lutte entre Notre-Seigneur Jésus-Christ et Satan, et donc au complot[14]. Ils savent reconnaître que la démo(n)cratie est le système politique de Satan, et qu'il n'y a qu'une seule solution possible, concrète, efficace, promise, le Règne du Sacré-Cœur par Son Lieutenant. Il faut une puissance divine pour abattre cette Révolution. Ils savent que Notre-Seigneur, jaloux de Sa gloire, régnera, Lui et Lui seul, malgré tous Ses ennemis.

Ils ne font donc pas moins, pas plus d'actions que les autres ; mais ils savent que les autres, s'ils parlent d'action, se mentent et mentent aux Français, car ils n'en font aucune vraiment efficace. C'est impossible.

En outre ils n'ont aucune illusion, mais réalistes, ils proposent la seule action véritablement efficace : par la prière, demander à Dieu la solution de Dieu[15].

Ils savent qu'Il veut régner sur la France et par la France sur le monde (Mgr Delassus), et que Le Tout-Puissant n'agira et ne triomphera que lorsque la qualité et la quantité de prières seront suffisantes.


ANNEXE II : La deuxième classe d’Hommes[16]

Pour ceux qui ne sont pas habitués aux exercices de saint Ignace, voyons un peu ce qu’est la deuxième classe d’hommes.

Saint Ignace divise les chrétiens en trois classes. Les trois connaissent la vérité, mais face à cette vérité leur comportement diffère. Deux se damnent, une seule se sauve.

La première classe concerne ceux qui savent et ne font rien. Elle est répandue, même dans nos milieux. Ce sont ceux qui prient mal. Ils prient Dieu pour qu’Il fasse leur volonté. Ils ne cherchent même pas à savoir qu’elle est Sa sainte Volonté. Surtout ils ne font rien. Souvent même, ils enfouissent leurs talents[17]. Il y a même des prêtres dans cette classe. Il faudrait est leur mot préféré.

La seconde est la plus courante. C’est celle des libéraux, de ces libéraux qui composent toujours entre l’erreur et la vérité. Eux ils font quelque chose, mais …pas ce qu’il faudrait faire. Comme ceux de la première classe, ils ne sont pas assez attentifs à Sa sainte volonté, pas assez courageux. Ils font quelque chose, mais toujours à côté. C’est la classe des catholiques au visage pâle, les catholiques blêmes (BLMM : bourgeois, libéraux, matérialistes, mondains). Oui, mais… est leur mot préféré. Ils veulent bien, …mais plus tard, …à condition que. Malheureusement la grâce qui passe, parfois ne repasse pas. Ils ne craignent que le quand dira-t-on.

Comme les chats n’engendrent que des chats, les libéraux que des libéraux, les gens de la deuxième classe ne forment que des enfants de la deuxième classe[18].

Ce sont des consommateurs de sacrements, et par leur comportement, ils rendent leurs prêtres distributeurs de sacrements. Ils ont trop centré leur vie chrétienne sur les sacrements et pas assez sur la Foi. Ils ont compris que sans les sacrements on peut difficilement se sauver, mais ils n’ont pas compris que sans la Foi on ne peut pas du tout se sauver. Ils ont les apparences de la Foi, mais pas assez forte pour la transmettre à leurs enfants. Ils ont combattu et combattent pour les sacrements, mais pas pour la Foi. En général, la génération suivante a une Foi de plus en plus terne et insuffisante, qui disparaît complètement ou presque à la troisième génération. On le voit lors des mariages, chez ces familles de deuxième classe d’hommes : les grands-parents vivent d’un reste de foi, les parents à peine et les petits-enfants n’ont plus rien.

Ils ont remplacé donnez-nous notre pain quotidien du Pater par : protégez et augmentez notre patrimoine. Si leurs prêtres deviennent un peu exigeants, ils ne leurs obéissent pas. Ils paient pour capter leur amitié et pour les empêcher de les reprendre. Si les prêtres insistent, ces fidèles vont jusqu’à demander leur déplacement. Bien sûr, ces prêtres vite découragés perdent tout zèle et souvent, désapprouvés par leurs supérieurs (plus attentifs aux rentrées d’argent qu’aux véritables conversions), finissent en général par penser comme leurs fidèles et vivre comme eux, c’est-à-dire tièdes.

Quand ces gens se convertissent, ils s’arrêtent à la première conversion[19], celle où Notre-Seigneur donne tout. Mais à la seconde conversion où Notre-Seigneur demande de tout Lui donner, ils ne comprennent pas et ils se bloquent. C’est malheureusement irréversible et définitif.

Très souvent ce sont les épouses qui dirigent le ménage, épouses en général insoumises. Les clercs de cette classe préfèrent les épouses. Ils craignent les hommes maîtres dans leur ménage.

Cette classe d’hommes est en général attachée à L’Athée-Lévy-Sion. Cette télévision est certainement ce qui a le plus fait perdre la Foi depuis 50 ans. Il est impossible d’être chrétien, de le rester et d’avoir la télévision, instrument qui détruit les trois puissances de l’âme : mémoire, intelligence, volonté. Ils en critiqueront les truquages, la désinformation, mais surtout pas l’essentiel, à savoir que la télé est un outil de péché, de corruption, la pire pourriture.

Ils ne comprendront pas que dans la vie, après les devoirs d’état, il reste à chacun peu de temps, temps qui peut être utilisé ou pour mal se détendre avec la télé, ou pour se former par la lecture. Plus hypocrite, mais même résultat, ils refuseront la télé, mais passeront des vidéos, ou perdront beaucoup de temps avec Inter(pas)net.

Bien sûr ils lisent peu de livres. Ils ont parfois une belle bibliothèque, mais ils n’en ont lu que les titres et la table des matières. Hommes de salon, ils sont capables de parler de tout, d’étaler leur inculture, mais face à de vrais connaisseurs, leur superficialité ressort vite. Ils redoutent plus que tout les hommes qui ne vivent que de la Foi. Ils sont plus spécialistes des lectures rapides, superficielles, style journaux, petits articles, résumés, magazines[20], etc. Le principal : paraître. En général, ils ne méditent pas.

Dans les débats, dans les combats, ils biaisent. Ils n’abordent pas franchement les problèmes. Ne s’appuyant pas assez sur Dieu, ils ont peur. Ils ne se sentent en sécurité que lorsqu’ils sont réunis entre eux, nombreux, d’où fêtes, kermesse, pèlerinages, etc… Le nombre les rassure. Quand ils sont gênés, ils ne répondent jamais par un oui ou un non franc. C’est  toujours un oui mais… (le oui, mais… est du camp du NON). Pire, ils se croient habiles, croyant par leurs compromis résoudre les problèmes. Ils retardent un peu la sentence, mais ils ne l’empêchent jamais.

C’est la classe la plus dangereuse pour un chrétien, car elle a le nombre pour elle et les apparences de sérieux. C’est la classe du camp dira-t-on. C’est celle de Madiran, de Maurras, de l’Office, des Ralliés, d’Ecône, de la Fraternité, d’Avrillé, etc. L’expérience prouve qu’ils sont inconvertissables et qu’il n’y a pas plus sectaires et violents quand ils trahissent, car ils finissent toujours par trahir. Oderis quem lœsiris.

C’est celle qui est vomie de Dieu. Pas assez proche du Sacré-Cœur et de Notre-Dame, pas assez brûlante de leur Amour, elle mérite cette terrible sentence : être vomie de Dieu ! Ce fut la malédiction des chrétiens tièdes (évêques, prêtres, laïcs) d’avant Vatican II, ce fut celle des ralliés, c’est celle qui nous attend si nous transigeons avec la Vérité. A leur contact on s’affadit.

Ils pensent avec leur sentiment, ils aiment être là où ils se sentent bien[21], aller dans des chapelles où ils se sentent bien. Ils aiment la liturgie et le grégorien qui priment pour eux.

Pas assez centrés sur Dieu, ils s’appuient sur les hommes, ils cherchent à suivre un chef, ils attendent un sauveur, non pas le Seigneur, mais un roi ou tout autre.

Ils ne veulent entendre parler que de paix, alors que le Royaume de Dieu se mérite par la violence, dans le combat incessant, contre le démon, le monde et soi-même. Pour bien connaître un homme, plutôt que de savoir quels sont ses amis, il vaut mieux savoir quels sont ses ennemis : ils redoutent par dessus tout ceux qui les reprennent. Ils les dénoncent comme excessifs, outranciers. Quand vous entendez ces deux mots dans la bouche d’un homme, clerc ou laïc, vous savez que vous avez à faire à un homme de la deuxième classe d’hommes. Il utilisera alors toujours la même formule échappatoire : c’est inopportun. Quand on leur demande en quoi c’est excessif ou outrancier, quand sera-ce opportun, ils ne répondent pas et vous traitent d’insolent, pour avoir le dernier mot.

Parfois ils ont lu le livre de Don Sarda, mais ils l’oublient vite pour ne pas être gênés dans leurs choix. En général, ils ne supportent pas ce livre et attaquent par des sophismes ceux qui y sont attachés.

Ce sont les spécialistes des sophismes. Ils sont toujours en train d’en inventer de nouveaux. A peine leur a-t-on démonté un sophisme, qu’ils en créent un autre, parfois redoutable. Quand ils se voient détectés, ils ne répondent pas à leur contradicteur, ils se taisent et répondent par derrière par des sophismes à leurs amis. Il faut du temps pour découvrir les nouveaux sophismes et les réfuter. Entre temps ils ridiculisent leur contradicteur. Ils sont spécialistes de la moquerie, arme redoutable qu’ils manient de main de maître, l’ayant apprise de leurs pères voltériens, car c’est pour eux le seul moyen d’avoir le dernier mot. Ils pensent ainsi avoir raison contre leur adversaire. En philosophie, ils redoutent la scolastique.

Cette classe d’hommes (surtout les clercs) se trompe toujours sur la liste des amis et des ennemis. A la fin elle ne combat qu’un seul ennemi, et avec grande violence : celui qui lui résiste, celui de la troisième classe. C’est encore ce qui se passe aujourd’hui. Les seuls vraiment combattus et avec méchanceté sont les plus fermes antilibéraux. Pour les autres, vrais ennemis, ils parlent de charité (relire Don Sarda).

Ils sont attentifs aux mauvais effets des mauvais principes et les combattent, omettant de centrer le combat sur les principes, lutter contre les mauvais principes par les bons. Ce sont des hommes qui aiment vivre dans le confort, même pour leur vie chrétienne. Pas de secousses, pas de violence, tranquillité, train-train.

Ils ne cherchent pas la vérité, ils cherchent à avoir raison. Ils pensent qu’ils ont raison quand ils ont le dernier mot. Spécialistes des fausses raisons, des sophismes, très rapides dans leur réparties, le principal, pour eux, est de dormir tranquille. Ce ne sont pas des confesseurs de la foi.

Les prêtres de cette classe parlent de la sanctification, prêchent en demandant de se sanctifier, mais ne disent jamais comment le faire, ne vérifient jamais si leurs bourgeois se sanctifient.

Dans les événements arrivés depuis 300 ans, ils n’eurent – et n’ont aujourd’hui encore - aucune responsabilité, ce n’est jamais de leur faute, mais la faute des autres. Jamais ils ne disent que la Révolution ou le Concile sont un châtiment et, n’ayant pas réfléchi sur les péchés qui ont mérité ces châtiments, ils recommencent à chaque génération, clercs et laïcs, les mêmes péchés qui engendrent les mêmes châtiments. Ils sont surpris de voir que leur nombre diminue. 

Cette classe ne se sauve pas, ce qui veut dire que ces "chrétiens" finissent damnés[22]. Ce sont nos pires ennemis.

La troisième classe est très rare. Elle seule se sauve, avec crainte et tremblement (saint Alphonse de Liguori). Très différents en tout : analyses, examen, vie, jugements, etc. ses hommes ont pour seul trésor la Foi à laquelle ils sont attachés plus que tout. Ce sont des hommes qui combattent. Tout centrés sur Dieu et Sa volonté, ils se moquent du qu’en dira-t-on. C’est la classe du camp dira Dieu. Oui, mon Dieu, tout ce que Vous voulez est leur mot préféré. Ils savent que sans Lui, on ne peut RIEN faire, ils savent qu’ils doivent tout à Dieu, ils ne s’appuient que sur Lui. Ils n’ont pas une grande estime des hommes. Ils ne veulent que la gloire de Dieu.

Ils n’ont que des principes chrétiens et n’en changent pas au gré des attaques, des combats, des défaites, des avis, fussent-ils ceux des clercs. Seule la Vérité sans compromis les rassure, Vérité qu’ils méditent, priant beaucoup. Ils aiment relire Le libéralisme est un péché de Don Sarda (Mgr de Castro-Meyer en a lu une page tous les soirs de sa vie) et Du nombre des élus de José Ricart Torrens. Leurs prêtres sont des confesseurs de la Foi.



[1] Wikipedia : Émile Poulat, né en 1920, est un historien et sociologue français. Directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, il est également directeur de recherche au CNRS et historien de l'Église contemporaine. Il est l'un des membres fondateur du Groupe de sociologie des religions, directeur et membre des comités de rédaction de plusieurs revues dont Politica hermetica[]. Ses recherches portent surtout sur le conflit entre culture catholique et culture moderne dans l'histoire du catholicisme contemporain. Il est spécialisé sur la question de la crise moderniste et s'est également intéressé à l’antimaçonnisme et à la laïcité.

Son œuvre est marquée par la volonté constante de traverser les commentaires et de remonter à la source. En cela, il est aussi juriste. Sa démarche refuse l'enfermement des catégories grâce à sa curiosité interdisciplinaire. En dehors des modes de l'instant, son considérable et incessant travail atteste d'une sagacité intemporelle.

Il est considéré par ceux qui l'ont rencontré, écouté et étudié comme un "grand éveilleur de conscience" selon la formule de Valentine Zuber dans son avant-propos de l'ouvrage dédié à Emile Poulat et intitulé "Un objet de science, le catholicisme" (Bayard, 2001).

[2] Il s’agissait bien sûr de L-H Remy.

[3] http://www.a-c-r-f.com/documents/LHR-Maurras_tourner_page.pdf

[4] Extraits, augmentés, de la préface de L-H Remy pour l'ouvrage de maître Godbout, L'Orgueil et la déchéance de la vieille France et de la nouvelle France.

1La morale se divise en trois parties : - l’éthique qui est la morale personnelle ; - l’économique qui est la morale familiale ; - la politique qui est la morale sociale.

La politique est donc évidemment liée à la morale. Il faut être d'esprit révolutionnaire pour séparer la politique de la morale comme l'enseigne, à l’école de Maurras M. Adien Loubier de Bonnet de Viller dans Sous la Bannière. Enfin, la morale est inséparablement liée à la théologie.

[6] Cf. Interprétation de l'Apocalypse par le Vénérable Barthélémy Holzhauser.

[7] Si l’on vole, on est un voleur. On aura beau faire tous les discours pour s’excuser, expliquer son acte, on est un voleur.

De même, si on vote, on est un démo(n)crate. On aura beau faire tous les discours pour dire qu’on est contre la démocratie, on est démo(n)crate, car c’est le seul acte de la démocratie.

[8] Seuls les financiers ont du pouvoir : 350 Américains (?), intouchables, détiennent plus de 50 % des biens mondiaux, soit 350 Américains = 6 milliards d'hommes. Alors ?... Soulignons que la société la plus secrète est la société anonyme.

[9] Avant Notre-Seigneur il fallait plier le genou devant Baal, aux premiers temps chrétiens il fallait brûler un grain d'encens, aujourd'hui il faut voter. Tous ces gestes sont 1° reconnaissance de l’autorité qui tient la place ; 2° une communion au système.

Ils prouvent que leurs adeptes acceptent les règles imposées par les maîtres de l'heure. Les vrais chrétiens les refusent.

[10] Elle fait référence à une liste de maîtres précise, très réduite et souvent discutable : de Maistre, Bonald, Taine, Renan, La Tour du Pin, Chateaubriand, Blanc de Saint-Bonnet, etc. Jamais elle ne citera le grand Mgr Delassus et les vrais antilibéraux.

[11] Loin d'être des antilibéraux qu'ils n'aiment guère, ils appartiennent à la deuxième classe d'hommes, très bourgeois mondains.

Leur dernière parution dans Aventures de l'Histoire, dossier n° 12, septembre 2002, consacrée à Maurras en est une confirmation.

[12] Ma génération a été excitée et s'est excitée sur l'élection de Bernard Romain Marie Anthony. Vingt après quel est le résultat ?

Le problème politique sera particulièrement étudié dans mon prochain livre, La Démo(n)cratie. Elle est mécanique et verrouillée !

[13] Rappelons que toute l'histoire du monde est de remplacer au ciel, les anges déchus par des élus et que notre propre histoire est de finir élu ou damné. La fin du monde arrivera lorsque cette substitution sera achevée.

Pour nous faire damner le démon nous attaque de deux façons : par la triple concupiscence expliquée par saint Jean (I ép., II, 16) et par l'erreur socialisée.

Si la première manière est bien connue, étudiée, combattue, la seconde l'est moins. Et pourtant elle conduit à la damnation certainement plus d'âmes que la précédente, laissant dans l'erreur des pays entiers et parfois depuis de très nombreuses générations.

Oui, les erreurs socialisées, c'est-à-dire les fausses religions, les fausses philosophies, les faux enseignements, les faux gouvernements, les faux systèmes politiques, les faux systèmes économiques, financiers, monétaires, commerciaux, les mauvaises guerres, facilitent la damnation du plus grand nombre.

Combien de Français vivent en état de grâce? Sur 60 millions d'habitants sont-ils 100 000 ? 10 000 ? 1 000 ? Dieu seul le sait, mais qui oserait nier que dans cette société multiraciale et multireligieuse mise en place depuis le Concile Vatican II, Satan règne en maître ? Sa puissance est telle qu'on ne voit personne pouvant le combattre efficacement.

Les pays passés à une fausse religion ne sont jamais retournés à la vraie. Le processus est irréversible. L'histoire le prouve - une seule exception, l'Espagne : Saint Jacques le Majeur, désespéré de ne convertir personne, eut la grâce de voir apparaître, au Pilar, la Très Sainte Vierge Marie qui lui fit la promesse que jamais la Foi ne disparaîtrait complètement dans ce pays : c'est le seul pays qui après avoir été musulman, a pu revenir à la foi catholique.

Tous les pays tombés sous le joug musulman, tous les pays qui ont apostasié pour le protestantisme, tous les pays communistes, tous les pays dirigés par la franc-maçonnerie (même la France), tous les pays bouddhistes, etc., etc., voient des conversions individuelles (qui ont souvent beaucoup de mal à tenir), mais dans l'ensemble sont dans l'impossibilité de reconsidérer, après leur apostasie, une vraie conversion sociale à la Vérité.

L’exemple le plus récent est donné par la religion conciliaire, ennemie de la religion catholique. Ceux qui ont connu la religion catholique et qui voudraient rester catholiques dans les structures conciliaires, perdent peu à peu la vraie Foi. On en a des exemples tous les jours. Ceux qui n'ont pas connu la religion catholique, malgré leur volonté de la pratiquer, errent sur de nombreux points graves. Ils sont en général œcuménistes, charismatiques, et donc ne sont pas catholiques. Le seul moyen de rester catholique est bien de refuser, tout, tout, de la secte conciliaire.

[14] Pour bien comprendre ce problème, deux livres, s'imposent : La conjuration antichrétienne. Le temple maçonnique voulant s'élever sur les ruines de l'Eglise Catholique, de Mgr Delassus et Le Traité du Saint-Esprit de Mgr Gaume. Maîtres-livres. Éditions Saint-Rémi.

[15] Lire, méditer et faire lire La Mission posthume de Sainte Jeanne d'Arc par Mgr Delassus, Jeanne d'Arc sur les autels et la Régénération de la France par le Père Ayrolles, La Mission Divine de la France par le marquis de La Franquerie et La Royauté sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ, d'après le Cardinal Pie, du Père Théotime de Saint-Just, Éditions Saint-Rémi.

[16] Je peux bien l’avouer maintenant : j’ai écrit ce papier en observant M. l’abbé Guépin, exemple même du bourgeois, libéral, mondain.

[17] Rappelons qu’au jugement particulier qui suivra immédiatement notre mort, nous serons jugés : 1° sur notre Foi ; 2° sur notre fidélité aux commandements de Dieu ; 3° sur nos talents ; 4° sur nos œuvres de charité accomplies (bien connaître les cinq conditions de la charité) : il y a sept œuvres de charité temporelles, sept œuvres de charité spirituelles. Voir un bon catéchisme.

[18] On est obligé de constater que les prêtres formés à Ecône sont, en général, de la deuxième classe d’hommes : des distributeurs de sacrements et non des confesseurs de la Foi.

[19] Lire Les trois âges de la vie intérieure du Père Garrigou-Lagrange bientôt disponible aux Ed. Saint-Rémi.

[20] Les Fideliter depuis la direction de l’abbé Célier, que certains appellent Poubeliter, correspondent à leur clientèle : des photos, des petits articles, souvent nuls, un saupoudrage d’informations et de ragot, le catalogue style Club Med de la Tradition, croyant avec cela former des chrétiens. On en voit le résultat avec la nouvelle génération de la Tradition, pas convertie.

[21] C'est en effet une erreur généralement répandue, de croire que l'homme pense avec son intelligence, tandis que la plupart du temps il pense avec son cœur, voire souvent avec son estomac (Don Sarda).

[22] Ce n’est pas moi qui le dit, c’est saint Ignace.

Lire Le traité de l’Enfer pour savoir le supplice spécial qui leur est réservé. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est sainte Françoise Romaine.

Je préfère les avis de ces deux saints à ceux de tel ou tel clerc. On ne plaisante pas avec ces sujets et on se soumet aux meilleurs maîtres. Lire aussi régulièrement Du nombre des élus, pour avoir des idées claires et précises sur ce grave problème.